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Pourquoi un avion avec des échelles ?

 

Passionné d'aviation et de pilotage depuis l'enfance, pilote planeur, avion, instructeur de vol à voile (1200 H de vol en 10 ans), inconditionnel du construire pour voler depuis... déjà très longtemps. La construction amateur je connais : construction d'un planeur TCV pendant mes études d'ingénieur, 2 080 heures de travail c'est trop, beaucoup trop.

 

Construire plus vite, je l'ai fait en tant que professionnel : 1200 H pour un planeur (jp 1536).La construction semi-artisanale des avions ne peut descendre en dessous de 1000 heures: c'est encore trop.
Baignant dans l'aéronautique avec un grand A et dans les matériaux avancés (composites), j'y suis resté des années. Jusqu'au déclic en 1996, dans une grande surface : un lot d'échelles en alu de 2 m 65 pour 129 francs pièce.

A partir de là les idées reçues s'envolent. Je tiens le concept : un ULM avec des échelles. Bien sûr, dans les calculs la rupture est de 25 daN/mm2 et non de 40 (AU4G), mais je ne ferai pas un AIRBUS.

La conception commence en 1997 sur 2 grands principes :

- la simplicité de construction (l'ULM monté sans outillage en quelques week-end)

- le coût minimum (en utilisant des produits référencé de grande diffusion).

Un brevet a été déposé en février 1997, publié en septembre 1998 sous le N°27760222. Les calculs et les plans de fabrication sont maintenant terminés.

Pourquoi le premier modèle sera un Pou du ciel ?

Tout d'abord en hommage à Henri MIGNET qui est le père de la construction amateur. Ensuite, simplement parce que les échelles ne supportent pas les grandes envergures.

Aujourd'hui, en France, deux fois plus d'avions sont construits par des amateurs que par des industriels.

Plusieurs milliers d'avions de type HM ont été construits dans le monde (au Japon dès 1936). Les aéronefs HM ont une voilure biplan à ailes décalées, dépourvues d'ailerons ou de volets. Contrairement aux avions monoplans qui décrochent généralement assez sèchement et font encore presque 100 ans après la naissance du premier avion moderne, toujours de nombreux morts.
Sur les avions HM le décrochage est doux et prévisible.

Alors que leur reproche-t-on ?

Des détails. En effet, le pilotage n'est pas classique. La rotation autour de l'axe de tangage est obtenue par le changement d'incidence de l'aile avant sous l'action directe du manche.
La portance ainsi contrôlée permet une très grande précision mais déroute au départ le pilote " chevronné " ; lorsque l'on tire sur le manche, l'aile pivote et la portance augmente instantanément, alors que l'avion classique a un temps de réponse certain.

Le premier, le HM 14 de 1934 ne pesait que 130 Kg : c'était déjà un ULM...

Page 108 de son " bouquin " - LE SPORT DE L'AIR - Henri MIGNET écrivait :
" le vol de l'amateur est un problème

- de sécurité

- d'économie "

Une vérité première : tout ce qui vole doit être léger. Léger veut dire petit. Petit permet une faible puissance. Faible puissance dit : bon marché. C'est, j'y crois obstinément, L'AVION DE 80 KG : C'était déjà le PULMA.

 

 

proto

 

Les essais en vol

 

Le "Pouchel" a fait ses premiers "sauts de puces" le 14 mars 1999 à SALON EYGUIERES sur la piste avion.

Pour les essais, j´ai suivi la méthode du bouquin: SPORT DE L´AIR, Henri MIGNET, c´est à dire beaucoup de roulage au sol pour se familiariser avec la machine.

Les premiers "sauts de puces" étaient plus semblables à l´EOLE de Clément ADER que d´un ULM digne de ce nom.

Un compte tours a donc été installé et: surprise: le moteur FUJI 18 CV ne dépassait pas 4500 tours/mn, soit environ 12 CV. Le pas de l´hélice vérifié semblait pourtant correct; aussi un travail sur le moteur fut entrepris: pot accordé, carburateur neuf... Le résultat n´était pas probant et le décollage toujours à l´arrachée.

L´entreprise HALTER a prêté une hélice: le moteur montait à 5200 tours/mn au point fixe.

Le Mondial de l´Air est arrivé plus vite que prévu et les essais en vol ne purent être repris. Le POUCHEL eut un très grand succès lors de la manifestation et fut très entouré. La machine ne laisse personne indifférent: Admiration ou sourire goguenard, enthousiasme ou scepticisme... À ce jour une centaine de personne souhaitent acquérir les plans ou le kit. Après le Mondial, les essais ont repris avec la nouvelle hélice mais le décollage restait toujours aussi "limite".

 

Il s´en est suivi un moment de réflexion: L´hélice de 128 cm souffle sous l´intrados et entraîne peut-être la circulation de l´air avec perte de portance sur la section centrale de l´aile avant.

 

Deux options possibles:

augmenter la puissance (changement de moteur mais également de l´hélice) pour aller plus vite. La portance est proportionnelle au carré de la vitesse mais cette solution est coûteuse.

augmenter l´envergure car en augmentant la surface et l´allongement, on augmente la portance.

 

Cette option est retenue car il suffit de manchonner des petits morceaux d´échelles alu avec leurs nervures en mousse et d´entoiler le tout avec le DIACOV (2 jours de travail). Malheureusement DIATEX est en rupture de DIACOV. Grâce au copain d´un copain à Paris..., je peux entoiler les rallonges d´aile avant.

Direction SALON EYGUIERES le 26 juin 1999 â 6 H du matin.

Après quelques décollages faciles, je décide le grand vol avec mon POUCHEL si critiqué par certains - pas de dièdre, pas d´enduit de tension, manque de rigidité du fuselage seul...

Le POUCHEL monte tout seul: je met un peu de manche à droite et il s´incline aussitôt à droite, je ramène le manche et il se remet à l´horizontale (il n´est pas contrariant): je fais un grand virage autour du terrain puis reviens dans l´axe de la piste; il obéit vraiment bien ce POU, passage à grande vitesse (environ 100 km/H au ventimètre); je tire doucement en virant à droite et je refais un tour de terrain en légère montée, un coup d´oeil sur la manche à air. Tiens! le vent souffle en travers de la piste: pas de panique, à SALON EYGUIERES il y a deux pistes.

Approche face au vent, atterrissage parfait mais il y a un petit bruit métallique du côté du moteur; retour au starter; la patte de fixation de la commande de starter (fixé sur le pot) a cassé, la cornière support du filtre à air également et le filtre ont disparu: enfin rien de grave.

Redémarrage du moteur chaud: pas de problème et je décide de travailler les décollages et atterrissages vent de travers. Le comportement au sol est parfait grâce à la voie particulièrement généreuse et de la roulette ∅ 200 montée sur la direction en direct. Le comportement de la machine est excellent: vitesse en palier supérieure à 95 km/H, vitesse mini 45 km/H; le comportement en virage est semblable à celui du HM 1000 que je connais.

CONCLUSION:

Le manque de dièdre n´empêche pas de virer contrairement aux idées reçues (merci à JACQUES LANGLOIS qui m´a beaucoup encouragé à faire une aile sans dièdre).

Le moteur tournant à 5200 tours/mn ne développe pas plus de 15 CV, aussi avec les rallonges sur l´aile arrière, le vol sera possible avec un moteur SOLO de PARAMOTEUR.

Le POUCHEL est le premier PULMA multi-axes suivant la nouvelle réglementation ULM (170 kg).